lundi 29 avril 2013

L'Embellie (Audur Ava Olafsdottir)

C'est la belle histoire d'une femme libre et d'un enfant prêté, le temps d'une équipée hivernale autour de l'Islande par la route côtière. En ce ténébreux mois de novembre islandais, exceptionnellement doux au point de noyer l'île sous les pluies et les crues, la narratrice, qui ne cesse de se tourner elle-même en dérision, voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie, Audur, lui demander de s'occuper, pour au moins une saison, de son fils de cinq ans.

Pourtant la chance sourit à l'amie d'Audur : elle gagne un chalet d'été et une petite fortune au loto. À la suite de sa rupture, elle aurait préféré accomplir un voyage consolateur à l'étranger mais, bonne nature, elle est incapable de refuser quoi que ce soit à qui que ce soit, hommes ou femmes. Elle partira tout de même, pour un tour de son île noire, avec Tumi, le fils d'Audur, étrange petit bonhomme, presque sourd, mutique, et avec de grosses loupes en guise de lunettes.

Roman d'initiation s'il en fût, l'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation de plus en plus cocasse, attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre – on pourrait dire amoureuse – de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, sur fond de blessure originelle. Et l'on se glisse dans l'Embellie avec une sorte d'exultation complice qui ne nous quitte plus, longtemps après en avoir achevé la lecture.

Il y a chez la grande romancière islandaise – dont on garde en mémoire le merveilleux Rosa candida – un tel emportement rieur, une telle drôlerie des situations comme des pensées qui s'y attachent, que l'on cède volontiers à son humour fantasque, d'une justesse décapante mais sans cruauté, terriblement magnanime. Vrai bain de jouvence littéraire, ses romans ressemblent à la vie.
 

(dans le genre masta résumé, on connait pas mieux... --')

Ok.
Je viens de terminer ce livre, là, et...
et comment dire? Je ne sais même pas par où commencer, ni quoi raconter.
C'est la première fois qu'un livre m'apparait ainsi. Potentiellement criticable, mais tout à la fois potentiellement INcriticable.
C'est une sensation fort dérangeante.

Bon, pour vous mettre tout de suite dans le bain, ce livre est loin, pour moi, d'être la perle de l'année.
C'est un livre... totalement décousu, et qui suit pourtant son fil conducteur, comme si de rien n'était.
Non, je vous jure, je ne sais pas quoi raconter à propos de l'Embellie.
Embellie de quoi, d'abord? Ca finit en queue de poisson, c'est... c'est indéfinissable. Un patchwork, en fait. Vous lisez, les évènements sont reliés... mais c'est plein de morceaux qui forment au final une histoire qui n'en est pas réellement une.

La seule chose qui m'a fait continuer jusqu'à la fin, imaginez, une lecture pareille, sur plus de 300 pages, non, franchement, ma réalisation de moi-même est.... totale, c'est la perspective que notre héroïne si particulière, pour ne dire que cela (je n'arrive même pas à déterminer ce qu'elle est réellement! C'est frustrant, vous dis-je, profondément frustrant!), je disais donc, la perspective que notre héroine tombe sur l'homme de sa vie.
Je ne vous raconterai pas comment... comment elle s'appelle? Bon sang, plus ça va, plus je me perds dans ce truc. J'ai parfaitement conscience que quand vous lirez ma chronique vous risquez de ne pas la terminer, mais j'avoue que plus ça va, plus je me rends compte que c'est le cheni, tout ça. On ne retient même pas son nom!
Je disais, à nouveau, que je ne vous raconterai pas comment elle a fini divorcée. Imaginez juste en trois mots ou presque qu'elle trompait son mari depuis 3 semaines, et qu'un soir, elle rentre et il lui dit qu'il la quitte pour une collègue de bureau qui attend déjà un enfant de lui! Non, mais c'est charmant. Profondément charmant.

Autre chose. L'absence de sentiments. Non mais ça va l'chalet? Des sentiments, nom d'un chien! Jamais je ne l'ai sentie approcher de l'amour. Parfois une once d'affection. Même Tumi, le petit enfant malvoyant et malentendant, on ne ressent au final à travers elle que de la sympathie. Pourtant il y a plus! Non mais plus ça va, plus c'est catastrophique. Aaaah, non, ça ne sera pas la chronique de l'année.
J'en viens même à me demander pourquoi ce livre a été traduit en français... c'est vous dire!

Un humour fantasque et une drôlerie décapante... pour certains, vous me connaissez, vous savez que j'ai de l'humour, du moins en partie, j'en mets souvent dans mes chroniques. Mais purée de carottes et navets... En lisant le résumé, je me suis dit, chouette! Ce livre qu'on nous a offert a peut-être une ou deux surprises à m'apporter! Eh bah après coup, je me demande si nous avons lu le même livre.
Tumi, je le répète est vraiment le point fort de l'histoire, peut-être bien le seul. Il est unique, marginal, mais en même temps... il a son côté attachant, il a des paroles,des gestes, surtout vers la fin, qui nous le révèlent et le font tendre comme un joyau. C'est grâce à lui, sûrement que j'ai continué, aussi.

Des flash-back qui n'ont parfois aucun sens avec le moment actuel, des dialogues parfois sans queue ni tête et surtout, pardon, mais, sans intérêt...
Je ne vous déconseille pas de le lire, mais si vous le faire, s'il vous plait, dites-moi ce qu'il y a dans ce livre, parce que je suis un peu... désorientée, là. C'est le genre de livre, vous fermez un chapitre, vous vous grattez la tête pour comprendre, mais vous vous laissez porter... ce n'est ni désagréable, ni agréable.
C'est totalement neutre.

Donc voilà, j'ai enfin trouvé mon mot de la fin, pour cette chronique étrange. L'Embellie, malgré un résumé qui pouvait intriguer, est un livre NEUTRE. Il n'apporte rien d'agréable, rien de désagréable, l'histoire en elle-même ne va pas casser trois pattes à un canard, loin de là, mais possède un personnage auquel on finit par s'attacher. Que je vous rassure, après lecture, ce livre ne ressemble PAS à la vie, du moins, pas à la mienne, je ne pense pas à la vôtre non plus...
D'ores et déjà, je vous le dis... à vous de juger. mais pour un livre pareil, je ne peux pas mettre de notre.
J'ai déjà pensé qu'il était incriticable, il est impossible de le noter...
J'espère sincèrement que ma prochaine lecture sera mieux, parce que là je me sens... comme en hiver. Endormie de l'intérieur. C'est atroce.

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