samedi 25 octobre 2014

Crapauds de Gamins ! Notes d'un Juge de l'enfance 1942-1977 (Maurice Veillard)

Ces notes personnelles, tenues au jour le jour pendant trente-cinq ans, constituent une source précieuse de la pratique d'un juge des mineurs au milieu du 20e siècle, fonction nouvelle dans le canton de Vaud : une pratique nourrie par des idéaux progressistes, mais souvent décevante et critiquée. Ses décisions sont inspirées d’une justice qu’il veut avant tout préventive et éducative, plutôt que punitive. Maurice Veillard est fortement impliqué dans les réformes qualitatives des maisons d’éducation, ainsi que dans la formation du personnel judiciaire et éducatif. Son témoignage illustre de manière pragmatique des constantes et des changements dans la juridiction pénale des mineurs.

Je ne sais pas réellement commencer cet avis qui n’en est pas réellement un, alors hop, je plonge !

J’ai dû lire ce livre pour l’Université, pour un travail dans un cours d’Histoire. J’avais le choix entre plusieurs bouquins et deux d’entre eux m’avaient intriguée : Nous, les assistantes sociales et Crapauds de Gamins ! C’est finalement ce dernier qui me permettra de faire mon « étude ». Le titre, déjà, m’avait réellement interpellée, et je ne regrette pas d’avoir donné sa chance à ce bouquin !

La raison ? Il est assez rare d’avoir droit à des notes de cette teneur, simples mais directes et relatant tout simplement les années de travail d’un juge de l’enfance en Vaud. D’autant que cette profession était encore à construire, il y avait encore tellement à faire ! Mais Maurice Veillard ne s’est pas démonté et il a pris le taureau par les cornes, sincèrement soucieux de l’avenir de ces jeunes.

Ces notes, mêlant le côté administratif, mais aussi le ludique, et parfois carrément des détails sur les jeunes auxquels l’auteur est confronté, nous permettent une immersion partielle mais tout à fait efficace dans ce milieu qui n’a rien d’aisé. Perpétuelles remises en question, soulagements, fiertés ou désespoirs… tout y passe.

Je ne sais pas quoi vous dire, sinon que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage et que j’ai appris un certain nombre de choses sur le métier de Juge de l’enfance, du moins ainsi qu’on le concevait au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale. J’ai aussi été souvent amusée de retrouver des noms de villes que je connaissais (le canton de Vaud n’est pas loin, hein), et cela m’a rendu le récit d’autant plus réaliste.

Je me suis aperçue que c’est un métier où il faut se battre, pour soi, pour se préserver, d’une certaine manière, mais aussi et surtout pour ces jeunes qui sont parfois simplement perdus. Bien sûr, à cette époque on n’agissait pas comme aujourd’hui, mais au fond, je pense que relire ce bouquin est une bonne chose, puisqu’on en oublie aujourd’hui la vocation réelle d’un tel métier.

Quand il fallait tout construire, les centres d’accueil, qu’il fallait faire reconnaître sa place, non pas en tant que « juge mineur » parce que juge des mineurs, mais comme juge à part entière… rien n’était pareil. Enfin, je ne sais réellement que dire, j’aimerais donner envie à certains de le lire pour se rendre compte que derrière un juge, c’est un homme (ou une femme) qui veut aider, qui cherche le mieux pour le mineur en face de lui, qui a beaucoup de mal à accepter qu’il n’y ait plus de solution, donc quelqu’un de profondément humain…

C’est une lecture que je conseille, en tout cas ! :)

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