mardi 27 octobre 2015

Homme et prêtre : Tourments, lumières et confidences (Michel-Marie Zanotti-Sorkine)

La foule se presse ; conversions et baptêmes se multiplient ; les non-chrétiens poussent les portes. En quelques années, le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine a transformé sa paroisse en l'une des plus fréquentées de Marseille. Comment expliquer un tel phénomène dans une Église dont on prédit constamment la disparition ?
Michel-Marie Zanotti-Sorkine y répond dans cet entretien avec Jean-Robert Cain. Après avoir évoqué sa jeunesse et les différentes étapes qui l'ont conduit à la vie religieuse, il dévoile ce qui est pour lui le secret de son ministère : le primat de la prière, la disponibilité du prêtre, la vigueur de la prédication, l'attention à la dignité de tout ce qui touche à Dieu.
Un livre exceptionnel.

" C'est un pavé dans le bénitier. Un pavé de franc et beau parler. " Famille chrétienne

À peine le livre refermé, je trouve cette fois-ci de bon ton de poser directement mon ressenti à son propos. Parce qu’ici, il n’est pas question de fiction, non, et il va m’être difficile de me tenir aux schémas habituels que je dessine pour mes lectures.

Homme et prêtre : tourments, lumières et confidences est un entretien de plus de 450 pages entre Jean-Robert Cain et le prêtre Michel-Marie Zanotti-Sorkine. Qui est-ce ? Un prêtre qui ravive la foi, quelqu’un qui se fait l’instrument de Dieu, de la Vierge, et qui se confie ici tout en donnant aussi son avis sur plusieurs questions d’actualité concernant la religion, sans jamais chercher à être belliqueux. Le tout est fait pour ramener… les brebis à leur Berger, dirons-nous.

Autant vous le dire, je n’ai reçu ce livre dans ma PAL que parce qu’on me l’avait prêté. Je ne lis pas souvent ce genre de choses, ça m’attire moins que mes romans de fiction, il faut l’avouer. Mais l’amie qui m’a transmis ce bouquin a été bien inspirée, parce qu’au-delà des 100 pages, j’ai commencé à prendre un réel plaisir à ma lecture, pour presque regretter que cela soit fini sur la fin.

J’ai bien dit presque. Parce que même si ce livre a de nombreuses qualités que je m’apprête à vous énumérer, il faut admettre que parfois, ça frôle l’indigeste. C’est une interview, un entretien, du coup, il n’y a pas de réel rebondissement. Et pourtant, on finit par vouloir se laisser entraîner dans le sillage de ce prêtre qui se laisse faire. Et on a envie de faire comme lui. Non, mais vraiment. Il a des idées fixes, presque tranchées, et sur plusieurs points, je le rejoins. Ça fait du bien de lire un prêtre qui se positionne vraiment, sans jamais chercher querelle, simplement en quête de la vérité et de l’amour.

La vie de Michel-Marie Zanotti-Sorkine peut nous paraître peu intéressante sur le début, admettons. Surtout si vous ne le connaissez pas, dites donc, lire la vie d’un prêtre… ce n’est pas chose aisée. Très vite, cependant, on se rend compte qu’il ne parle pas de lui pour lui, mais qu’il conte son histoire afin de donner à voir à quel point le Seigneur a pu influer sur son parcours, sur sa prêtrise, sur… sur lui.

Je trouve que ce bouquin est très beau, très enrichissant. Il fait réfléchir, nous remet en question, sans nous culpabiliser, ce qui n’est pas peu. Surtout dans le registre religieux, avouons-le, puisque nos avis divergent si souvent et que les conflits éclatent aussi. Je ne regrette pas du tout d’avoir mis le nez là-dedans et d’avoir été jusqu’au bout, bien au contraire ! J’en serais presque à vouloir m’acheter mon propre exemplaire afin de le prêter à tout va, tellement c’est agréable, ce qu’on peut en retirer !

C’est franc, direct, et ça ne heurte pas. Oh si, peut-être, nos idées, préjugés et tous les trucs bien sympa sur lesquels on se repose. En un mot, ça nous donne envie de nous bouger. Surtout si, comme moi, vous êtes catholiques et que vous « pratiquez » ! (je n’apprécie pas tellement le terme de « pratiquer sa foi »… pour moi, ça se vit.) Ça vous donne envie de vous donner, et pas à demi-mesure !

D’ailleurs, le bouquin et le propos pourraient être résumés en une phrase : « la mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure ». Bah, paf, voilà. C’est tout. C’est de l’amour en mots, de la vie, en mots, de l’humilité et de plein plein de trucs trop géniaux !

C’est sur cette note que je finirai mon avis : j’aurai mis le temps à lire tout ceci, parce que ça demande parfois un investissement intellectuel, mais aussi de savoir s’arrêter pour réfléchir, tout en se laissant bercer par les mots qui ne sont qu’un concentré d’amour. Au départ, le démarrage peut être difficile. Ça a été mon cas, même si au final le propos reste parfaitement accessible, fort heureusement. Je ne sais pas si je lirai les autres bouquins de ce prêtre, mais avec celui-ci, déjà, là, il a balancé comme pour la citation de 4ème de couv, un beau pavé dans ma propre mare ! Ça fait du bien. Ça change la vie. Et on dit oui !
Vous comprendrez donc que je ne mette aucune note… comment voulez-vous que je fasse, autrement ?

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