mardi 1 mars 2016

Moi, Charlemagne, empereur chrétien (Max Gallo)

Au moment de remettre son âme entre les mains du Seigneur, Charlemagne n'éprouve ni peur, ni doute, ni anxiété. Tout au long des quarante-six années de son règne, le roi des Francs, couronné empereur à Rome le 25 décembre 800, a été le fervent défenseur de la Sainte Eglise. Il a converti à la foi tous les peuples qu'il a vaincus. C'est avec soin qu'il prépare sa comparution devant Dieu, confiant les principaux actes de sa vie à un jeune et talentueux lettré, Eginhard.

Bon ! Rédigeons enfin cette petite chronique pour me détendre. Je crois que j’en ai besoin !

Le nouveau roman de Max Gallo s’arrête sur ce personnage emblématique de l’Histoire française : Charlemagne. Lui, l’empereur, lui le chrétien, lui… dont on ne sait en fait pas grand-chose en dehors de ce qui est présenté dans la quatrième de couverture que je ne vais pas m’amuser à répéter.

Quoi ? Citez-moi les hauts faits de Charlemagne. Personnellement, j’en étais tout simplement incapable et la première chose que je constate en réfléchissant sur ma lecture, c’est que Max Gallo m’a apporté un important éclairage sur lui. J’en sais plus sur sa vie, sur ses combats, et sur ce qu’il a accompli de façon plus générale. De cette façon, il m’a paru plus réel, plus proche… et définitivement plus humain.

En revanche, s’il nous apparaît plus humain, moins sacré et moins admiré ou porté aux nues que dans les livres d’Histoire, quelque part, on sent que c’était un homme qui suscitait beaucoup de passion, d’admiration, mais aussi de crainte et de sentiments contradictoires. C’est le lot des têtes couronnées, je suppose. Il y a un bon mélange entre les attentes du souverain et celles de son peuple, même si c’est la voix de Charlemagne que nous entendons.

C’est lui qui narre, mais c’est Eginhard qui écrit, et qui finit par clore le récit, offrant une autre perspective au roman, à son contenu et à tout ce que nous avons pu rencontrer au fil des pages. Parce qu’en fait, c’est le vécu de Charlemagne, mais aussi celui de la France, de l’empire qui a été bâti… l’œuvre d’une vie qui va se déliter sans retour par la suite. J’ai trouvé intéressant de voir comment le tout avait été construit, puis de constater par de brefs points comment cela s’était « écroulé ».

Ce que j’ai sensiblement apprécié aussi ici, c’est qu’il n’y a pas tellement de détails. Certes, il en faut pour romancer, et Max Gallo réussit encore une fois à allier roman et faits historiques sans que cela devienne lourd, même si c’est moins prenant et… transcendant que dans certaines de ses autres œuvres. Les évènements sont donc énumérés, présentés de façon thématique et non chronologique, ce qui peut prêter à confusion quand on veut établir une vue d’ensemble de son parcours.

Voilà un des reproches que j’aurai à faire : je me suis un peu emmêlé les pinceaux au niveau chronologique : le récit s’arrête sur des points et des groupes en fonction des conquêtes, plutôt que sur des tranches de vie qui se suivent. Parfois, j’avais l’impression que notre empereur avait inventé la téléportation ! Je me perdais un peu… ce qui ne m’a pas empêchée de lire assez rapidement le livre, d’autant plus que les chapitres sont courts !

J’ai regretté aussi le manque d’addictivité, mais on parle d’un roman historique pour en apprendre plus, pas d’une romance compliquée dont on souhaiterait absolument avoir le fin mot. Ça reste une lecture agréable, fluide, et intéressante. Elle a en tout cas comblé les attentes que j’en avais ! Il m’aura même fait réfléchir au sens de mes propres actions, sur le but de ma vie, sur ce qu’il en restera après… ouais, je suis partie dans de grandes réflexions philosophiques. Non, sans blague, ça nous fait aussi prendre conscience que nous pouvons imposer parfois nos idées aux autres, à une autre mesure… mais quand même. Et j’ai apprécié ce point !

En conclusion, le nouveau roman de Max Gallo est un succès pour moi. Peut-être en deçà de ce que j’en attendais, mais j’en ai appris bien plus sur Charlemagne et c’est que j’espérais. L’auteur a réussi une nouvelle fois à créer un bon alliage entre roman et Histoire, et ça se laisse facilement lire. Karolus Magnus nous apparaît tout à la fois plus humain et imparfait, et vénéré ou craint des autres. Un personnage avec des failles et des forces, qui aura bâti un empire… et marqué nos mémoires. Du bon, du bon !
Ce sera un 15/20 pour moi !

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