samedi 13 août 2016

Le Fil des souvenirs (Victoria Hislop)

Thessalonique, 1917. Le jour de la naissance de Dimitris Komninos, un terrible incendie ravage la cité, ou chrétiens, juifs et musulmans vivaient jusque-là en harmonie.
Cinq ans plus tard, à Smyrne, la petite Katerina est arrachée à sa mère en fuyant l'invasion turque et embarque seule sur le bateau qui la mène vers une destination inconnue.
Dès lors, les destins de Dimitri et Katerina vont être liés à jamais, tandis que les guerres, les révolutions et la haine déchirent les habitants de leur ville, Thessalonique...

De quels trésors et secrets du passé sont-ils les gardiens ? Comment les transmettre avant qu'il ne soit trop tard ? Katerina et Dimitri vont devoir trouver la force de dérouler le fil des souvenirs...

Et si je vous parlais d’un livre qui m’a réellement percutée et qui représente un petit coup de cœur ?

Le fil des souvenirs nous emmène à la rencontre de la ville de Thessalonique, en Grèce, à partir du début du 20ème siècle. Au travers du parcours de Dimitris et Katerina, le lecteur est invité à redécouvrir toutes les épreuves que la ville a endurées. Les deux héros, expliquant leur passé à leur petit-fils, vont rouvrir ce long pan de leur passé, plein de douleurs, d’espoirs mal cachés et de lumière qui tarde à arriver.

Franchement, quand j’ai trouvé ce roman à la brocante de ma kermesse, je ne pensais pas du tout autant apprécier. Pourtant, dès les premières lignes, j’ai su que cette histoire allait me plaire. La Grèce est une terre qui me fascine et m’attire étrangement. Je rêve de la visiter, et Thessalonique en particulier. Bien plus encore maintenant que j’ai lu ce roman !

Le fil des souvenirs est un roman à la fois très doux et très dur. Très doux, parce que Victoria Hislop nous le livre avec beaucoup de simplicité, de sincérité et de compassion pour les évènements qui surviennent. Il est assez étrange de ressentir tout ceci avec une narration externe, et pourtant, c’est bien ce qui m’a plusieurs fois traversé l’esprit. J’avais réellement l’impression de me retrouver aux côtés des différents personnages qui jalonnent le récit, tous attachants ou au contraire profondément antipathiques.

En parlant de personnages, je pense que je peux facilement aborder les deux héros : Katerina et Dimitris. Je les ai trouvés tous deux très forts, très beaux dans leurs valeurs et dans le parcours qu’ils ont chacun eu. Leur amour éclot tardivement, et pourtant, dès le départ, on sait. On les suit depuis l’enfance, et on les voit évoluer, doucement, puis plus franchement. Ils m’ont profondément touchée, chacun à leur façon.
Autour d’eux gravitent de nombreux personnages secondaires, à commencer par les Moreno, Eugenia, Olga ou le père de Dimitris, par exemple. Chacun prend une place importante, exactement comme une mosaïque familiale, comme un véritable entourage. Le fil des souvenirs est exactement comme une pelote de laine : il s’y passe tellement de choses, avec tant de gens, qu’il est impossible de tout résumer si facilement.

De même, les nombreux coups que reçoit la ville de Thessalonique sont trop nombreux pour être énumérés ici. Je parlerai simplement de la Deuxième Guerre Mondiale et du déplacement en masse des Juifs en Pologne. J’en reviens, de la Pologne, et j’ai vu Auschwitz. Je ne pensais pas que lire un roman qui en parlerait simplement me percuterait tant. Ni que le reste provoquerait tant d’émotions en moi ! Chaque page a été un pur délice, un pur voyage, même si c’était dur, même si on ne rêve avec Katerina et Dimitris que de paix et de repos.

Victoria Hislop m’a profondément chamboulée, avec son livre. Je le reprenais avec plaisir, découvrant toujours plus de cette Histoire dont on entend si peu parler. Oui, les personnages et leur existence sont fictifs, oui il y a plein de trucs fictifs dans ce roman, il n’empêche qu’il est basé sur des faits réels, et que l’ambiance dans chaque transition, dans chaque nouvelle étape de la ville est profondément réaliste. La tension lorsque le rationnement est de mise, l’incompréhension lorsqu’on déplace les masses, le rêve de paix lorsque les gouvernements se succèdent avec violence… tout se mêle. Le quotidien aux luttes politiques plus éloignées !

La plume de l’auteur est, comme je vous l’ai indiqué plus haut, très douce, très fluide et très naturelle. Elle déroule vraiment le fil de l’histoire, le fil des souvenirs, avec ses personnages. Et on suit ça comme si nous étions dans une barque sans remous, nullement épargnés cependant par le spectacle qui nous est offert. Victoria Hislop nous embarque, et nous partage aussi de belles valeurs : l’amour des siens, la tolérance, le respect de la culture, de la liberté de pensée, mais aussi l’espoir que les choses peuvent s’arranger. Ses personnages sont loin d’être parfaits, et possèdent leurs failles… il n’en reste pas moins que chacun nous marque et nous parle de quelque chose.

En conclusion, Le fil des souvenirs est un petit coup de cœur pour moi. J’ai découvert un pan de l’Histoire que je ne connaissais nullement, en suivant Katerina et Dimitris, entourés d’une foule de personnages importants eux aussi. Chacun m’aura marqué à sa manière, et j’aurai littéralement voyagé pendant ma lecture, ne désirant plus lâcher le livre dans la dernière partie. Les épreuves ne nous laissent pas indemnes, et pourtant, nous en redemandons ! La plume est pleine de douceur, les valeurs sont belles et portées par des personnages forts, et imparfaits : très humains, en somme.
Ce sera donc un 19/20 pour moi et je vous le recommande vraiment !

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